vendredi 18 février 2011

Les Seigneurs des Randos

Comme les lecteurs assidus que vous êtes l'ont sans doute remarqué, les post sur « la tête au Sud » ont pris quelque retard. Pour essayer d'être plus dans le moment et pour tenter de faire passer l'enthousiasme et les émotions que nous ressentons, je vais expérimenter un peu et alterner posts actuels et posts sur de périodes un peu plus anciennes mais qui valent le coup.

Donc, au menu aujourd'hui, pas de surgelé mais un plat tout frais, notre passage à Taupo. Taupo est une petite ville sur les bords du lac Taupo, ben oui, c'est redondant mais c'est ainsi. Si vous regardez une carte de la Nouvelle Zélande, vous verrez un très gros lac au milieu de l'île du Nord: c'est là. En fait, c'est un cratère rempli d'eau crystaline qui a été créé par une méga-éruption que même les Chinois et les Romains avaient remarquée à l'époque!
Bref, nous sommes resté 3 nuits à Taupo. Le gros objectif était de marcher le Tongariro Corssing, randonnée d'une journée très populaire qui permet d'observer toutes sortes de paysages volcaniques avant de terminer dans une plaisante forêt traversée d'un ruisseau. Accessoirement, elle fait 18 km, 700m de dénivelé positif et 1100m de dénivelé négatif. Ce n'est donc pas à proprement parler du gâteau, surtout pour les peureuses de la descente comme moi. La veille, pour préparer nos petits corps mous (enfin, pas si mous depuis que nous avons travaillé 3 jours au bord de la mer, mais ce récit sera pour une autre fois) nous avons fait une rando d'environ deux heures vers Huka Falls, des chutes d'eau turquoise au débit très impressionnant.

L'autre difficulté du Tongariro Crossing, c'est qu'il ne s'agit pas d'une boucle et qu'il faut donc prévoir un moyen de transport, au minimum entre les parkings de chaque extrémité. On a donc raqué comme les gros touristes que nous sommes pour prendre une navette à 6h20 du matin et faire la randonnée avec tout plein de co-touristes. Mais c'était quand même très très chouette. Nous avons marché sur la crête de cratères, vu des roches de toutes les couleurs, des étendues d'eau turquoise, des fumées volcaniques. Nous avons cassé la croute au milieu des « hot spots », sources de chaleur naturelles au sol. Et, le plus important pour tous les geeks qui sommeillent parmi vous, c'est que l'un des trois volcans actifs le long desquels nous avons marché n'est autre que Mount Doom du « Seigneur des Anneaux » (ou Mount Ngauruho dans la vraie vie). On a bien rigolé en faisant semblant d'être Frodon et Sam Sagace portant le poids de l'anneau, surtout dans les grosses montées difficiles! On a quand même vu arriver la fin avec bonheur, on a de belles courbatures, et les chevilles bien gonflées par huit heures de chaussures de marche en ce qui me concerne.



On a terminé notre séjour à Taupo sur une note beaucoup plus reposante avec une petite croisière à bord d'un voilier ce matin. Nous sommes allés jusqu'à une série d'oeuvres maories contemporaines gravées dans la dans le roche, où nous avons même fait un petit plongeon dans l'eau remarquablement tempérée (20 degrés, pour un lac grand comme ça et un peu en altitude, ça va!)


Nous terminons notre journée à Te Kuiti, 5000 habitants, capitale mondiale de la tonte de mouton (si,si, ça existe!). Notre backpackers est perdu dans les collines qui entourent la ville: le proprio est aussi fermier et nous avons rencontré un autre client, Nick, qui est bucheron. Ca c'était pour vous mettre dans l'ambiance rustique dans laquelle nous sommes. Et pour le coté plus touristique, nous avons diné en admirant un splendide coucher du soleil sur la ville et ses collines. Demain, en route pour New Plymouth, ville en bord de mer et au pied du Mont Taranaki qui parait-il ressemble fort au Mont Fuji...

Julia

dimanche 13 février 2011

Melbourne, acte I

A Melbourne, nous avons continué à faire les touristes: koalas et kangourous, musées, open de tennis. Mais comme je l'avais déjà écrit, Melbourne c'est la ville où j'ai grandi entre 6 et 12 ans, donc nous avons fait quelques entorses au programme traditionnel, avec un petit tour dans les suburbs et des retrouvailles bien sympa.

Pour bien cerner la région de Melbourne, nous n'avons rien trouvé de mieux que de passer par le « deuxième aéroport », comprendre celui de la ville voisine de Geelong, qui avait un petit goût de bush et de low cost... Nous sommes arrivés tard le soir, dans notre backpacker (=auberge de jeunesse) immaculé aux allures un peu industrielles (5 ou 6 étages dédiés, quand même) et avons fait ce que font tous les voyageurs un peu paumés, tard, dans des lieux légèrement excentrés: nous avons mangé au Macdo et bu une bière (enfin, une énooooorme pichet qui était en happy hour) au bar du backpackers...

Notre premier vrai jour à Melbourne, nous avons fait un bon tour dans la City, ce qui a valu à François de remarquer que les gens avaient l'air plus intelligent à Melbourne qu'à Sydney (comprenez, ils ne sont pas tous entrain de faire du sport à toute heure de la journée). Sur ces sages réflexions, nous nous sommes empiffrés de dumplings (bouchées vapeur et autres raviolis chinois) à Chinatown, avant de rejoindre Patrick.

Mais qui est Patrick? Excellente question! Sachez que quand mes parents et mois sommes arrivés en Australie en 1987, un jeune volontaire du service national venait enseigner les mathématiques précisément dans l'école française que dirigeait mon père... c'était Patrick, qui était sensé rester deux ans et qui est toujours à Melbourne. Pendant les six années que nous avons passées en Australie, il a été – dans le désordre - mon prof d'histoire-géo, mon baby-sitter, le principal fournisseur de mes lectures en anglais après mon départ d'Australie grâce à l'énorme de caisse de classiques qu'il m'avait offerte, le super copain de mes parents, le clown qui a précédé la mode du pantalon de jogging dans les chaussettes, etc. Et malgré tout, les années aidant, ben on s'était perdus de vue. Et pourtant, ça a été particulièrement cool d'aller boire un pot avec Patrick sur les bords de la Yarra, on a eu plein de chouettes conversations et François a pu compléter son dossier d'anecdotes d'enfance croustillantes à mon égard. Et même que deux jours plus tard, Patrick nous a emmenés manger chez un chouette vietnamien où il a pu nous montrer quelques photos tirées de ses archives.

Mais figurez-vous qu'après le bon tour dans la City et le pot avec Patrick, notre journée n'était pas terminée. Nous avons profité de nos billets « after five » pour l'Open d'Austalie, où nous avons vu un match simple messieurs qui nous a totalement mis en haleine et un double où jouaient deux Australiens, ce qui nous a permis de profiter des talents d'entertainers d'un groupe de supporters locaux déjantés. Ca m'a aussi rappelé des souvenirs, parce qu'à l'époque où j'étais la nouvelle Monica Selles (enfin, dans ma tête), eh bien mon père m'avait emmenée plein de fois à l'Open d'Australie, souvent avec des billets que ma mère avait dégotés au consulat de France où elle travaillait. A la différence de Rolland Garros, il y a à Melbourne une grosse grosse ambiance, et le fait qu'il y ait plein de communautés d'origine étrangère qui viennent soutenir « leurs » joueurs n'y est pas pour rien (cette fois-ci, nous avons eu des Croates en folie).


Le lendemain, c'était dimanche, et nous avons suivi les bons conseils de la petite dame de l'office du tourisme pour bénéficier du super tarif du dimanche sur le bus et le train et aller vois plein plein plein d'animaux super cools à Healesville Sanctuary, qui est une sorte de zoo dans le bush qui rassemble toutes sortes d'animaux australiens. Je vais vous épargner la montagne de photos trop choupinou et me contenterai de vous dire que François a préféré le diable de Tasmanie (je ne suis pas sûre que ses prouesses de petit marsupial carnivore soient en cause et soupçonne fortement que c'est la nature très « pendante » de ses testicules qui a fait pencher la balance). Quant à moi, j'ai craqué pour la koala, ce qui manque un peu d'originalité, mais que voulez-vous, c'était la première fois que j'en voyais d'aussi près! Enfin, pour clore le palmarès, l'animal le plus dangereux n'était pas un des nombreux serpents venimeux, mais l'ibis qui a sauvagement piqué un morceau de la meat pie de François avant que je ne parvienne à le chasser (je n'ai malheureusement pas pu cacher son forfait à François à son retour des toilettes, ni échapper au ridicule du moment où j'ai poussé des cris suraigus pour défendre notre pitance)...

La suite de nos aventures la tête en bas seront-elles aussi folles et empreintes de goffytude? Vous le saurez au prochain épisode! En attendant, sachez que dans le vraie vie, celle où on n'a pas pris du retard dans son blog, nous avons quitté Auckland au bout d'une semaine à bord de notre magnifique Mitsubishi Chariot, une 7 place, s'il vous plait, et que j'ai réussi à conduire à gauche plus de 400 km en direction de l'Est.

Julia

Retour à la civilisation

« Chers parents, nous sommes en vie. La Nouvelle Zélande nous traite bien, nous mangeons à notre faim et souffrons d'un léger syndrome de Stockholm. » C'est en somme le message que nous avons fait passer à nos parents hier, lors de notre « retour à la civilisation ». Nous sommes restés une grosse semaine dans une région où nous n'avions aucune réception sur notre portable et – cela va sans dire – aucune réception sur la clef 3G qui nous permet d'aller sur Internet. Au programme, beaucoup de glandouille, de la mer, des Maoris, des fruits de mer à (presque) tous les repas... Je vous raconterai ça très bientôt. En attendant, je poste le texte que j'avais rédigé il y a fort longtemps mais que je n'avais pu poster faute de connexion. Ca sent le réchauffé, mais je vous assure que notre passage à Melbourne vaut quand même le coup d'être lu!
Julia