dimanche 23 octobre 2011

Le pays du Gros Ballon Ovale

La Nouvelle Zélande, pays du rugby? Pas si sûr!

Hinhinhin, je vous ai bien eus, bien sûr que si c'est LE pays du ballon ovale, le Royaume d'Ovalie, le temple des essais, en somme la contrée des All Blacks. Et, comme cela ne vous a pas échappé, après un mois et demi de matchs non-stop, la Coupe du Monde de rugby va se terminer en fanfare ici avec un France – All Blacks mythique (enfin, on espère). En somme, c'est le moment ou jamais de se pencher sur le sujet...

Déjà, lorsque nous étions sur la route à travers le pays, nous avions remarqué que, lorsque nous révélions que nous étions Français, la principale réaction consistait à nous parler de rugby, essentiellement de l'équipe française, et plus particulièrement de sa tendance à battre les All Blacks de façon frustrante et inattendue. Les mentions de la culture française, de la politique ou encore du Rainbow Warrior étaient beaucoup plus rares!

Nous avions aussi remarqué que le moindre village avait son terrain de rugby, et avions assisté à un match local à Edendale, tout au sud de l'île du Sud, qui était ma foi de bonne tenue, et très physique. Autre indice, pour Pâques, les enfants ont des oeufs et des lapins « All Blacks »...

Match à l'ombre de la plus grande usine laitière du pays, à Edendale

Pour en revenir à la Coupe du Monde, même si le sujet faisait la une des journaux depuis plusieurs mois, la fièvre de la Coupe du Monde n'a commencé que quelques jours avant le début de l'évènement. Le coup d'envoi et la cérémonie d'ouverture ont eu lieu un vendredi et c'est vers le mercredi que tout d'un coup tout le monde a commencé à être très excité, s'est rué dans les magasins à deux dollars pour acheter drapeaux et autres peintures pour le visage, et a décidé de consacrer l'essentiel de ses conversations au rugby (contre environ 25% des conversations en temps normal).


Une des nombreuses voitures en ville aux couleurs de Samoa

Et en termes de conversation, il y a du niveau! On compare les tactiques, les styles de jeu, on connaît le nom de tous les anciens All Blacks, on est capable de citer la date de tel ou tel match passé. J'ai assisté (légèrement éberluée) à une conversation très sérieuse entre trois de mes collègues femmes, toutes âgées de 55 à 65 ans, comparant les styles d'arbitrage et citant leurs arbitres préférés. Personnellement, j'en ai retenu qu'il y avait un arbitre Kiwi dont le père était arbitre pour la première coupe du monde et qui était un gros nul, et qu'il ferait mieux d'arbitrer comme un certain arbitre sud-africain. Heureusement, je suis quand même capable de suivre la plupart des conversations a) parce que les gens sont gentils et m'expliquent bien les choses et b) parce que je participe de bon coeur à la rubrique « blagues et chambrages en tous genres », ma nationalité française s'y prêtant bien.

Au travail toujours, dans l'entreprise de François comme dans la mienne, chacun y est allé de sa décoration de bureau, affichant les couleurs de son pays ou de l'équipe qu'il soutient. Personnellement, j'ai opté pour la controverse avec comme thème « France vs All Blacks » (un grand succès vu le nombre de conversations provoquées).

En ce qui concerne les matchs eux-même, nous avons passé beaucoup de temps dans le Fan Zone de Wellington, près du front de mer, où tous les matchs sont retransmis sur écran géant. Nous avons aussi eu la chance d'aller voir Ecosse-Argentine et France-Tonga au stade. Dans les deux cas, l'ambiance était incroyable, joyeuse, colorée. Même notre défaite face à Tonga a eu du bon, car la fierté des supporters Tonguiens était immense, et nous avons en plus eu droit à un tour d'honneur des joueurs, ponctué de plusieurs Sipi Tau (la danse guerrière qu'ils effectuent avant chaque match).


Maintenant, à quelques heures de la finale tant attendue, nous chantons la Marseillaise sous la douche (il faudra donner de la voix dans la Fan Zone!), nous préparons notre peinture pour visage, nous sortons nos dernières vannes face à nos amis Kiwis. Tout le monde est très excité, mais aussi inquiet. Cette coupe du Monde, les Néozélandais en rêvent depuis 24 ans et ils espèrent bien que ce n'est pas la France, leur Némésis, qui va les en priver. Et notre jeu a été tellement, euh, imprévisible, qu'on ne sait vraiment pas à quoi s'attendre. Comme je le disais à des amis récemment, si la France gagne, ce n'est pas grave, on ne pourra pas trop nous embêter, puisque nous quittons de tout façon la Nouvelle Zélande dans quelques jours. C'est ce qui s'appelle avoir le sens du timing.

Julia



* Dans la vraie vie, la Nouvelle Zélande s'appelle en maori Aotearoa, pays du Long Nuage Blanc. Mais franchement, il pourrait aussi s'appeler « du Gros Ballon Ovale »


dimanche 11 septembre 2011

Clichés de Wellington

Ma copine Sandrine est de bon conseil. Par exemple, quand nous déménagions de Paris et que nous dormions trois heures par nuit, c'était elle qui nous apportait un regard extérieur grâce auquel nous arrivions à faire rentrer des objets dans des boîtes. Cette fois-ci, elle m'a dit « Ben peut-être que tu pourrais mettre quelques photos au moins ». Et c'est vrai que c'est un brin plus réalisable que de rattraper des mois de retard sur le blog.

En quelques lignes, nous sommes depuis début juin à Wellington, où nous avons tous les deux trouvé du travail qui, à défaut d'être passionnant, nous laisse l'esprit libre le soir et le week-end. Nous en sommes à notre deuxième maison, toujours en colocation, et avons pu nous faire pas mal de copains, beaucoup étant des « like-minded travelers », comprenez d'autres étrangers en Nouvelle Zélande, qui ont à peu près le même état d'esprit que nous.

Pour illustrer nos visites et loisirs, voici quelques clichés.

Le week-end « spécial Seigneur des Anneaux » que nous nous sommes organisé tous les deux il y a environ un mois et demi, avec pique-nique et promenade sur des lieux e tournage et visite de la « Weta Cave », du nom du fameux studio d'effets spéciaux et autres accessoires de cinéma.






La randonnée de Butterfly Creek que nous avons fait il y a deux semaines plus loin dans la baie de Wellington, à Eastbourne, et qui a été suivie d'une soirée au pub bien méritée.


Le « Noël » anglais que nous avons fait avec des copains il y a 15 jours.

Notre week-end au ski il y a une semaine, sur Mount Ruhapehu, volcan encore en activité. Le soir, nous avons pu délasser nos muscles endoloris dans des piscines d'eau chaude liée à l'activité géothermique du coin.




Et je préfère ne pas trop m'engager, mais je reviendrai peut-être bientôt sur le blog pour vous parler de rugby, quand mêmêêêêême!
Julia

jeudi 19 mai 2011

D'auberge en auberge


C'est malheureusement un cliché que je vais vous servir, mais un un cliché authentique, heureusement! Je me souviens qu'en lisant Le Seigneur des Anneaux je me suis dit que j'aimerais bien me déplacer à pied. Surtout en lisant le premier tome à vrai dire, avant que tout ne devienne excessivement ténébreux, quand le petit groupe de hobbits se déplace dans la Comté, aperçoit des elfes, dort dans des tavernes (ah, Le Poney Fringant!) C'est un peu ça qui m'a donné envie de goûter à la randonnée.


Ici en Nouvelle Zélande, je suis servie en la matière! Mais voilà, les randonnées dans les montagnes, les forêts, les parcs nationaux, c'est bien joli mais on y rencontre plus souvent des chalets sans électricité, avec des matelas en plastique posés à terre et à des prix astronomiques que de joyeuses auberges. Et je ne vous parle même pas de toutes les affaires qu'il faut trimballer, à commencer par la nourriture! Et pourtant, nous avions tous les deux envie de faire une longue randonnée. Fort heureusement, nous avons fini par repérer l'Otago Rail Trail, un sentier qui suit le tracé d'une ancienne ligne de chemin de fer et qu'on peut emprunter à vélo (dans la majorité des cas), à cheval ou à pied (comme nous!) Et si notre périple de trois jours a résolu le problème de l'hébergement rustique et du ravitaillement, nous menant d'auberge en auberge, nous avons tout de même dû mériter tout ce confort.

Après quelques frayeurs à l'office du tourisme d'Alexandra, où nous avons réalisé que le week-end de Pâques ne constituait peut-être pas le meilleur moment pour effectuer des réservations sur un sentier très populaire, nous avons pu établir notre parcours, avec un lit qui nous attendait tous les soirs.

Rassurés, nous avons même pu aller visiter la ville fantôme de Saint Bathans (et son hôtel-pub hanté) avant de nous rendre à Ranfurly, d'où nous prendrions la route le lendemain matin, le 25 avril.


Ranfurly est une charmante bourgade où il se passe peu de choses, mais où il y d'excellents exemples d'architecture « art déco rual » (notez cette petite distinction campagnarde) ce qui fait qu'on peut passer un bon quart d'heure à visiter la ville, sans compter le mini-musée d'objets art déco, ni le film gratuit sur la défunte ligne de chemin de fer. Autant dire que nous avons pu prendre la route dans la matinée, dans une brume glaciale à laquelle le soleil était entrain de venir à bout.


Nous avons marché 25 kilomètres ce jour là. Et nous sommes arrivés fourbus. Ce jour-là, nous avons longé des pâturages, fait peur à d'innombrables moutons, fait des pauses dans d'anciennes gares au milieu de nulle part (le chemin de fer a joué un rôle essentiel dans le développement de cette région agricole), admiré des chaînes montagneuses qui se modifiaient lentement dans le lointain, observé la soleil teinter le paysage alors qu'il commençait à faire très froid. Nous avons dormi à Oturehua, dans un charmant dortoir rien que pour nous, avec comme hôtesse une adorable vieille dame qui nous incitait vigoureusement à embarquer deux bouillottes dans nos lits. Le lendemain matin, avant de partir, nous avons fait un tour dans ce qui constitue la principale attraction d'Oturehua, à savoir son magasin – le plus ancien encore en fonctionnement du pays. Un prétexte idéal pour nous acheter des biscuits au citron et des barres chocolatées (j'entends déjà les rires narquois, auxquels je répondrais « 25 km à pied »).

Notre deuxième jour de marche était le plus spectaculaire: toujours pas tellement de dénivelé (c'est bien pour ça que des familles entières peuvent l'emprunter à vélo) mais des gorges impressionnantes, des ponts vertigineux et deux longs tunnels. Nous avons pu observer le travail d'ouvriers qui creusaient, il y a un peu plus d'un siècle, des tunnels de plusieurs centaines de mètres dans la pierre, avec des pioches et des brouettes. Quand nous prenions un peu de hauteur par rapport au paysage environnant, nous pouvions suivre le tracé des cours d'eau marqué non pas par l'eau, que nous ne voyions pas, mais par les arbres jaunes qui les longeaient. Ah, les couleurs de l'automne!

Après 23 kilomètres, les mollets lourds, nous rejoignions Lauder à la nuit tombante. Une bonne surprise nous attendait, le patron ayant décrété qu'il faisait trop froid pour que nous dormions dans le bâtiment extérieur où se trouvait le dortoir pour lequel nous avions réservé, et nous offrant à la place une chambre double bien douillette. Enivrés de bonheur, nous avons décidé de poursuivre dans la veine « confort » et de manger dans le pub attenant. Et regardez ce qui nous attendait:



Le dernier jours, nous n'avions que 9 kilomètres à parcourir, jusqu'à Omakau. Nous avions décidé de tenter un retour à Ranfurly en stop, histoire de ne pas dépenser plein de sous pour prendre un bus. Nous avons été bien inspirés: nous avons rencontré notre premier chauffeur sur le sentier, sans même avoir à tendre le pouce. Pour le deuxième tronçon de notre parcours, nous avons attendu 12 minutes. De retour au camping de Ranfurly, il nous restait encore beaucoup de temps pour mettre en oeuvre notre plan machiavélique... aller dans la ville voisine de Naseby pour jouer au curling!

Croyez-moi si vous voulez, ce sport écossais éminemment ridicule et peu télégénique nous a séduits. Avec d'autres clients, nous avons disputé quelques parties endiablées, perfectionnant le maniement du balais et cherchant l'équilibre pour nos lancers (ni trop fort, ni trop doucement...) A part le froid glacial qui régnait dans cet équipement de niveau olympique (sans glace qui fond comme dans les patinoires municipales, donc), c'était parfait. Et il faisait déjà tellement froid dehors que ça ne changeait pas grand chose...

Le lendemain, nous quittions l'intérieur des terres pour rejoindre Dunedin, où nous sommes restés trois semaines. Non sans avoir observé le gel qui s'était installé dans les endroits les plus incongrus.


Julia

mercredi 6 avril 2011

Au volant la tête en bas



C'est pas trop dur de conduire à gauche? Et les automatiques, on ne se mélange pas les pinceaux en les conduisant? Les routes de montagnes, ça doit faire flipper, non? Ils conduisent bien, les Kiwis?Autant de questions qu'on s'est posés avant d'acheter notre bolide – enfin surtout moi, parce que François s'intéresse à la question plus froidement vu qu'il ne conduit pas! Et la conduite en Nouvelle Zélande réserve bien quelques surprise, et pas forcément celles que l'on croit. Tour d'horizon des dix commandements de la route néo-zélandaise...
A gauche tu rouleras. Sans surprise, en bon sujets de sa majesté Elisabeth II, les Kiwis roulent à gauche. J'appréhendais un peu, mais bizarrement, et sans explication particulière, ça se passe remarquablement bien! J'avoue que dans un lotissement ou un parking déserts il m'est arrivé d'avoir le réflexe de rouler à droite, mais ça ne va pas plus loin!
L'automatique tu chériras. Les paysages grandioses, les lieux reculés qui poussent à la méditation, les merveilles de la nature et les rencontres marquantes... tout cela est très bien, mais ce dont je suis réellement tombée amoureuse en Nouvelle Zélande, c'est de la boîte automatique. Dès la première voiture essayée, ce fut le coup de foudre: démarrage en côte les doigts dans le nez, route pentue et extra-étroite empruntée avec un calme olympien... Après cela, ni une ni deux, nous avons rayé toutes les manuelles de notre pré-sélection de voitures à vendre! Imaginez, prendre une route de montagne pleine de virages sans changer incessamment de vitesses, en n'utilisant ses mains que pour le volant... c'est le rêve absolu, la promesse d'un monde sans stress!
Les ponts à une seule voie tu emprunteras. La Nouvelle Zélande est un pays humide et, d'après mes sources, c'est la pluie qui est à l'origine des cours d'eau. Et comme la Nouvelle Zélande est aussi un pays montagneux, les cours d'eaux ont pris l'habitude de se nicher n'importe où et de se multiplier presque à l'infini. Du coup il y a des ponts. Plein de ponts. Tellement de ponts qu'à un moment donné ils ont dû se dire: « construire tous ces ponts nous coute trop cher, réduisons leur taille par deux, nous ferons des économies! » Donc, régulièrement, il y a des panneaux qui annoncent un pont à une seule voie et qui précisent qui a la priorité. Souvent, je les aime bien ces ponts, au moins je n'ai pas à me serrer sur une voie étroite en espérant que le camion en face en fasse autant. Mais quelquefois, sans doute pour pimenter les choses, ils décident de faire un combo: pont-à-une-seule-voie-chemin-de-fer et même pont-à-une-seule-voie-chemin-de-fer-en-travaux (sans doute une variante du rond-point-passage-à-niveau que nous avons aussi rencontré). Ca s'emprunte bien, mais par temps de pluie ça force à pas mal de vigilance, parce que les rails, c'est glissant!
Tu ne tueras point – sauf les possums. Ah les possums! L'animal que les Néo-zélandais adorent détester! Il faut dire que ce marsupial importé d'Australie pour sa fourrure a décidé de changer ses habitudes alimentaires en arrivant ici. Sans prédateur, il a en partie délaissé la verdure et s'intéresse aussi aux oeufs d'oiseaux, par exemple. Bref, c'est une plaie pour la faune et la flore endémique – qui sont globalement fragiles – et en particulier pour le kiwi et d'autres oiseaux. Les possums prolifèrent et font chier, donc. Du coup, personne ne s'émeut de les voir par dizaines écrasés sur la route. Au contraire, il est arrivé qu'on nous encourage à faire un détour pour bien les viser, et non-pas pour les éviter. Pour ma part, je n'en ai pas encore à mon palmarès, mais je n'ai pas dit mon dernier mot!
La priorité à droite tu sublimeras. Ayant passé mon code il n'y a pas si longtemps et avec un succès resplendissant, je croyais connaître la priorité à droite. Mais chez les Kiwis, il ont décidé de l'« améliorer ». Donc, quand deux véhicules arrivent face à face et veulent chacun tourner du même coté, c'est celui qui tourne à droite qui a la priorité, même si on conduit à gauche (donc celui tournant à sa gauche ne change pas de file). C'est une règle « unique au monde ». Ils aiment beaucoup cette expression, ici, mais là, ils envisagent quand même de la faire évoluer. Peut-être parce que ça trouble profondément les touristes...
Aux travaux tu chanteras Alléluiah. Au début, nous nous sommes étonnés de voir tant de travaux sur les routes néo-zélandaises. Souvent, au milieu de nulle part, des panneaux avertissant de travaux et demandant de ralentir, surgissent au détour d'un virage. Les routes ici sont globalement de très bonne qualité, ceci explique cela. Avec le temps, nous avons compris à quel point c'était une nécessité: ici, tout le monde se déplace en voiture (souvent, il n'y a pas le choix) et surtout, la nature est dure. On ne peut pas laisser la route sans surveillance un seul instant, elle aurait tôt fait de se faire engloutir par la végétation, ensevelir par les éboulis, craquelée par le soleil, érodée par la pluie... A titre d'exemple, il a fallu plus de 30 ans pour construire une route reliant la West Coast à l'intérieur du pays, par la passe de Hast!
Des piétons tu snoberas. Ici, la priorité donnée aux piétons a une portée assez limitée: elle ne se fait que sur les passages marqués par des bandes. Tous les autres passages piétons sont donc empruntés avec prudence, parce que l'automobiliste n'est pas habitué au piéton surgissant devant ses roues (contrairement à Paris, par exemple). Et puis, d'ici à ce qu'il le prenne pour un possum, dans un moment d'égarement...
Tu honoreras ton pick-up et ton 4x4. Certes, le Kiwi n'a pas vraiment le choix: dans la plupart du pays, difficile de se déplacer sans voiture. Certes, le Kiwi est rural et a besoin de gros véhicules ne craignant pas les petites routes en terre ni les projections de gravillons. Mais disons qu'il a décidé d'en tirer le parti qui lui disait et de s'équiper de 4x4 énormes et de pick-ups impressionnants, avec leur accessoire indispensable, le quad, aussi utile pour gérer ses moutons que pour aller profiter de la nature en famille. Bref, il y a du lourd sur les routes de Nouvelle Zélande, les camions n'étant pas en reste. Les routiers semblent d'ailleurs affectionner les étroites routes de montagne pour faire des pointes de vitesse, créant quelques frayeurs dans les voitures qu'ils croisent...
Des signes de reconnaissance tu donneras. En Nouvelle Zélande, les choses prennent vite un côté familier, presque familial. Alors, quand on fait une faveur quelqu'un en lui permettant de doubler ou en le laissant croiser en premier, et même tout simplement quand on croise un automobiliste au milieu de nulle part, on lui fait plein de signes sympathiques. Petit signe de main viril (mon préféré, je l'applique dès que possible), klaxon amical, appel de phare chaleureux... Et quand il y a un problème sur la route, le premier à passer par là s'arrêtera forcément pour voir s'il peut aider!
Tu prendras pitié des autostoppeurs. La Nouvelle Zélande fait partie des derniers pays où le stop est encore très répandu. On en a rencontré, des touristes à ne se déplacer qu'ainsi, fille ou garçon, seul ou à deux! Et on a vu aussi quelques Kiwis en faire. En tout cas, tout le monde trouve ça très normal et les automobilistes ne rechignent pas à prendre des autostoppeurs à bord de leurs monstres. Même nous, avec nos nombreux bagages à l'arrière, avons pu en prendre quelques uns!


En bonus, un cliché de notre belle carriole, une Mitsubishi Chariot 1995 avec la bagatelle de 150 000 kilomètres au compteur (sérieusement, pour la Nouvelle Zélande, c'est rien du tout!) Nous lui avons déjà fait parcourir 4600 km supplémentaires. Et, contre toute attente, nous l'avons assez peu customisée: j'aurais rêvé de faire comme dans « Pimp my ride », mais je me suis contentée d'un sent-bon à fleurs et d'une coquille de paua pour ranger chewing-gums et bonbons. Il faut dire qu'on pense la revendre à un moment ou à un autre. Alors on lui a plutôt acheté de nouveaux essuie-glaces, de l'huile, du produit pour nettoyer le pare-brise et des lingettes pour désinfecter les rangements. Beaucoup moins fun, certes!

Julia

mercredi 23 mars 2011

Un glacier bien frais

Nous quittons aujourd'hui Fox Glacier, après une semaine de séjour en « work exchange », où nous échangeons quelques heures de travail quotidiennes dans un motel contre un excellent hébergement dans une maison bien douillette partagée avec deux employées. Pendant deux ou trois jours, nous avons craint que notre arrivée sous la pluie battante et incessante n'annonce le reste de notre séjour. Les auspices n'étaient pas excellents ce soir-là, après une longue route montagneuse et mouillée... Mais aujourd'hui, non-seulement le temps est splendide depuis trois jours (exceptionnel dans cette région la plus pluvieuse de nouvelle Zélande) mais en plus nous avons profité à fond de notre séjour!

Notre première « randonnée » dans le coin a été écourtée par la pluie: sur un pont suspendu au-dessus d'une rivière grise, trempés de la tête aux pieds ou presque, nous tentions d'apercevoir Fox Glacier dans sa vallée de pierre. Nous l'avons vraiment vu deux jours plus tard, au bout d'une randonnée de 45 minutes, avec ses reflets bleutés et ses bords qui se confondent avec les éboulis de pierre grise. Nous l'avons à nouveau aperçu lors d'une longue randonnée sur la côte, dévalant la pente des « Alpes du Sud » à 20 kilomètres. Nous avons mis les pieds dessus une première fois, dans des conditions de rêve: à bord d'un hélicoptère, nous nous sommes envolés vers le plus haut sommet de Nouvelle Zélande, le Mont Cook, et son voisin le Mont Tasman. C'était incroyable de voir le paysage évoluer si vite sous nos pieds, depuis les pâturages remplis de vaches et moutons au niveau de la mer jusqu'aux sommets enneigés de plus de 3000 mètres! Après avoir effleuré les pics, nous nous sommes posés tout en haut du glacier, que nous avons pu arpenter pendant quelques minutes. Je ne sais pas ce qui était le plus impressionnant, entre les crevasses du paysage, l'énorme chute d'eau qui s'engouffrait sous le glacier, le trajet de l'hélicoptère qui s'approchait des parois de la montagne... Presque aussi incroyable, les conditions dans lesquelles nous avons fait ce vol, puisque notre « patronne » a négocié que nous embarquions gratuitement dans un appareil où des sièges étaient disponibles! Au final, nous avons dépensé le prix d'un pack de bières, qui a servi à remercier les pilotes et l'équipe.





Pour finir notre rencontre avec Fox Glacier, nous avons embarqué hier pour une randonnée guidée sur la glace, avec crampons et corde! Là encore, notre statut de « locaux » nous a permis d'en bénéficier gratuitement (de justesse) et nous avons dépensé la prix de quelques bières et oeufs en chocolat. Le jour où nous étions arrivés dans l'île du Sud, nous avions longuement discuté avec notre hôtesse anglaise, qui nous avait chaudement recommandé de ne pas nous contenter d'observer le glacier, mais de faire une excursion sur la glace, la dépense en valant le coup. Nous avions donc déjà décidé de faire cette marche. Et comme nous avions bien fait! La sortie dure une après-midi, mais on ne passe qu'une heure (magique) sur la glace. Après nous être équipés et avoir marché une petite heure dans la forêt et sur des chemins de pierre, nous avons empruntés des marches taillées dans la glace (tous les jours, les guides les refont car le glacier change tout le temps, il fond et il avance en même temps) et nous sommes enfoncés entre deux murs de glace. Pour bien se servir de ses crampons, il fallait marcher en tapant du pied, avec les jambes bien écartées (pour éviter de s'arracher un bout de mollet, nous a précisé la guide). Nous avons pu admirer des formations éphémères, des sortes d'igloos naturels (très fragiles cependant) et sommes même descendus dans une sorte de mini-grotte dans la glace (on appelle ça « moulin » en jargon). Pendant notre séjour, nous avons aussi fait une petite randonnée jusqu'au glacier voisin, Franz Joseph Glacier, qui est assez semblable, mais qui offre des conditions de marche un peu différentes.

Toujours à Fox Glacier, nous avons parcourus les 21 kilomètres qui nous séparent de la mer pour rejoindre Gillepsie Beach. Les 3h30 de randonnée que nous devions y effectuer se sont transformées en 4h30 pour cause de présence massive de boue, dans laquelle nous nous sommes enfoncés à quelques reprises jusqu'à mi-mollet, malgré nos acrobaties pour rester au sec. Fort heureusement, cette balade dont le retour nous a semblé interminable nous a beaucoup offert: plages désolées battues par le vent (très romantique), forêt vierge et touffue, vues imprenables sur les Alpes du Sud et surtout, surtout, une rencontre avec des phoques! Il faut dire que c'était un peu le but de notre visite sur cette plage. Après avoir pris quelques rochers pour des phoques, nous avons fini par en repérer quelques uns et les approcher à quelques dizaines de mètres. Le nom scientifique de cet animal est « otarie à fourrure » même si sa taille assez impressionnante fait penser à tout sauf au petit animal qui sait jouer avec un ballon! Surtout quand on en voit galoper sur leurs nageoires et leur queue vers l'océan!

Dernier attrait du coin, où nous sommes allés faire un tour deux fois, Lake Matheson. C'est un joli lac entouré d'une belle forêt qu'on parcourt pendant une heure et demi pour en faire le tour. Son "plus", ce sont les reflets presque parfaits qu'on peut y observer, et particulièrement les reflets des sommets enneigés des Alpes du Sud. Les deux fois où nous y sommes allés, le temps était très différent, ce qui nous a permis d'en profiter encore plus!

Qui eût cru que cette bourgade de 300 habitants (en été, à mon avis) nous offrirait un séjour aussi mémorable? Nous y avons même fêté la Saint-Patrick et rencontré plein de gens sympas avec qui avoir des soirées arrosées avec comme résultat de se sentir vannés le lendemain matin quand nous faisions les chambres ou que nous lavions des vitres en rafale!
Nous allons maintenant passer une semaine à 70 kilomètres au sud d'ici, sur les bords de Lake Paringa, dans un coins beaucoup plus paumé, puisqu'il n'y a même pas un village à proximité. Nous devrions pouvoir pêcher et faire du kayak... mais peut-être pas nous connecter facilement à Internet... A suivre!

Julia

lundi 21 mars 2011

Le long du Pacifique

Mais que s'est-il passé entre notre départ de Maraehako Bay, où nous avons travaillé dur pour nous gaver de fruits de mer, et notre arrivée à Taupo, où nous avons profité des joies de la montagne et parcouru le fameux Tongariro crossing? Bien sûr, si vous êtes des lecteurs sérieux (plus sérieux que moi qui vous raconte notre séjour dans le désordre, par exemple), vous savez où nous étions, grâce à l'itinéraire détaillé et chronologique qui est maintenant à votre disposition. Ce que vous ne savez pas encore, par contre, c'est ce qu'on a fait! Entre ville et campagne, avec pas mal de mer et une rencontre avec des kiwis, voici nos activités entre le 12 et le 14 février!

Le jour où nous avons quitté Maraehako Bay, nous avons voulu, avant de partir, faire une petite randonnée jusqu'à une cascade, que nous n'avions pas eu l'occasion de faire plus tôt. Si je vous la raconte, alors que nous faisons quotidiennement de petites randonnées, c'est parce que rien ne s'est passé comme prévu. Nous nous sommes d'abord trompés de point de départ, traversant et longeant un petit cours d'eau et tombant rapidement sur un cheval dont la corde était trèèès longue et dont nous avons décrété « qu'il était clairement curieux et amical, mais que dans le doute il valait mieux éviter d'être à sa portée, parce qu'on n'est jamais à l'abri d'un cheval fou ». Nous avons donc passé une demi heure à descendre périlleusement dans le ruisseau, à nous faire mal aux pieds en y marchant, à nous enduire les shorts de boue... avant que le propriétaire des lieux, un Maori avec un seul bras accompagné de deux chiens, arrive et nous informe que le départ du sentier était de l'autre coté de la route. Et nous n'étions pas au bout de nos peines, car le sentier était régulièrement coupé par des arbres tombés lors de la récente tempête et nous avons marché pendant une bonne heure, contre les 20 minutes qu'on nous avait « vendues ». La cascade était jolie et rafraichissante, mais beaucoup moins marquante que les aventures qui nous y ont menés. Heureusement, avant de prendre la route, nous avons pu reprendre des forces au « Macadamia café » voisin, le seul commerce des environs de Mareahako Bay, qui produit et commercialise des noix de macadamia sous toutes les formes, y-compris grillées au miel, dans des glaces, du chocolat, des gâteaux...

Plus tard dans la journée, pour couper notre longue route dans la montagne et les nuages, nous nous sommes arrêtés à Tikitiki, une petite ville dont le principal intérêt est son église, banale à l'extérieur, mais richement décorée d'art maori (sculpture sur bois, tressage) à l'intérieur. Nous sommes ensuite arrivés dans un douillet « backpackers » à Tokomaru Bay.



Le lendemain, sur la route, nous avons fait deux beaux arrêts: le premier pour parcourir la plus grande jetée de l'hémisphère sud au-dessus d'eaux turquoises; le deuxième pour profiter d'une belle plage presque déserte. Au bout de notre route, Morere, à peine une bourgade, où nous étions hébergés dans une propriété qui comprenait un petit complexe de sources d'eau chaude au milieu d'une forêt. Après avoir profité des sources (chaude, très chaude, puis froide) pour nous tous seuls, nous avons dormi dans une petite maisonnette charmante, entourés de moutons, de romarin et de fleurs. C'était incroyablement douillet et ça reste pour l'instant l'hébergement que nous avons préféré en Nouvelle Zélande!

Arrive alors l'anniversaire de François. Ca tombe bien, nous nous dirigeons vers une vraie ville, Napier, qui en plus est réputée pour ses bâtiments Art déco. C'est sûr, nous allons trouver de quoi fêter ça! Las, le temps que nous nous posions dans notre backpackers (un ancien grand hôtel Art déco, très sympa, entre nous soit dit ) et que nous fassions un arrêt à la pharmacie, il était 16h30 et les magasins fermaient... Nous avons tout de même pu faire un tour pour découvrir l'architecture acidulée de cette ville détruite par un séisme en 1931 et dont la reconstruction s'est entièrement faite dans le style en vogue à l'époque. Pour marquer le coup, nous avons dîné dans un cool restaurant à burgers, avant de déguster un gâteau abricot-crumble à notre retour au backpackers.


Avant de faire route vers Taupo, nous sommes allés à l'aquarium de Napier, qui est aussi l'aquarium national du pays. Nous avons été un peu déçus par les poissons, sans doute parce que nous avions déjà vu des aquariums plus impressionnants. Par contre, les lieux permettaient aussi d 'apercevoir des animaux néo-zélandais, et tout particulièrement des kiwis. Dans une pièce plongée dans la pénombre (les kiwis sont des animaux timides et nocturnes) nous avons pu voir deux spécimen de ce curieux oiseau qui ne vole pas. Il y avait le timide et l'expansif, le second poursuivant et tapotant le premier de son bec comme pour l'encourager à s'approcher de la vitre, jusqu'à ce que le premier s'énerve et lui donne de plus gros coups de becs et se recroqueville sur lui-même. L'extraverti a dont fini par faire le show tout seul. Ces kiwis, qui étaient de la race la plus courante (bien qu'en danger) sont assez gros, comme une poule bien dodue. Leur déplacement sur leurs fines pattes, précédés par leur bec ridiculement long, leur donne une dégaine vraiment amusante!

Impossible de les prendre en photo, les flash ne leur font vraiment pas plaisir, alors voici une photo de kiwi brun, comme ceux que nous avons vu. C'est cette image en tête que nous avons fait route vers Taupo et là-bas, vous savez déjà ce qu'il s'est passé...

Julia

dimanche 13 mars 2011

Le blog s'étoffe (un peu)

Quoi??? Deux posts aussi rapprochés??!? C'est indécent!
Toujours est-il que celui-ci sera très court: il s'agit de vous informer de la création de la page "itinéraire et carte", où figure notre périple de façon détaillée et CHRONOLOGIQUE, ce qui vaut son pesant de cacahuète dans le cas présent. Il y a même une jolie carte avec un trait bleu qui représente notre voyage! N'hésitez pas à cliquer sur l'onglet en question.
J'en profite pour vous dire que nous sommes sur la côte Ouest de l'île du Sud, dans la "grande" ville de Greymouth. Nous restons au total 8 jours, dont use semaine (déjà bien entamée) où nous travaillons 2h30 tous les matins en échange de l'hébergement gratuit. Ca nous permet d'aller faire quelques rando, de visiter des sites naturels... et ce week-end, nous avons pu aller au "Wild Foods festival" dans la ville voisine d'Hokitika, avec plein de nourriture étrange au menu! Ensuite, nous ferons route vers Fox Glacier, où nous resterons une semaine aussi.
Julia

samedi 12 mars 2011

La machine à remonter le temps



Vous vous souvenez quand on avait disparu (non pas cette fois-ci, celle d'avant), entre le 3 et le 12 février environ? Eh bien c'est de ça que je vais vous parler aujourd'hui. Il faut bien commencer par quelque chose quand on a eu une période avec peu de connexion qui a légèrement sapé ma motivation à redonner vie au blog...
Pendant cette période là, donc, nous avons fait route depuis Auckland vers l'extrémité Est de l'île du Nord, East Cape. Notre semaine à Auckland s'étant en grande partie résumée à des démarches visant à nous permettre de bien parcourir le pays, elle s'est achevée peu après l'achat du bolide qui fait notre fierté, une Mitsubishi Chariot 1995 bleue. Nous avons pris la route vers l'est, guidés par la vague image d'un « backpackers », une maison en bois construite directement sur la mer. J'avoue que j'étais assez attirée par l'idée de nous laisser guider par ce petit poster que nous avions vu à Auckland. Et ce d'autant plus que la région en question est à l'écart des circuits touristiques et a une forte population maorie.
Nous avons donc pris la route pour faire une première étape à Tauranga, important port commercial et petite station balnéaire. Nous y avons seulement passé la nuit, avant de nous diriger à Mount Maunganui, à quelques kilomètres de là. Las, le mont qui a donné son nom à la sympathique bourgade balnéaire, dont nous pensions faire l'ascension, était entièrement fermé au public. Il faut dire que la tempête Wilma, qui sévissait lorsque nous sommes arrivés en Nouvelle Zélande, a provoqué une bonne centaine de glissements de terrain sur le seul Mount Maunganui... Nous nous sommes donc contentés d'une promenade sur une micro-île voisine et d'un coup d'oeil à la compétition de « surf life-savers » junior qui avait lieu sur la plage proche. Pour clore cette rude matinée, un petit tours aux piscines d'eau de mer chaude... c'était par-fait!
Ensuite, en route pour Opotiki, qui marque la limite entre la région de Bay of Plenty, où nous étions, et d'East Cape. Nous sommes restés deux nuits dans une auberge sympa tenue par un couple d'Allemands. L'ambiance était vraiment décontractée et la maison en bois local (kauri) très belle, presque autant que le jardin. Opotiki était la première ville sur notre parcours à être autant marquée par la culture maorie: sculptures en bois dans les lieux publics, marae (lieux de rencontre des communautés maories)... C'est une ville qui a été au coeur de la résistance des tribus locales aux Européens au XIXème siècle. On s'y croirait un peu dans un western, avec de larges rues bordées de bâtiments à un étage, presque entièrement vides. Nous y avons fait une belle promenade dans un domaine planté d'espèces endémiques et avons passé un moment de pur bonheur à la plage. Bon, la plage c'est toujours sympa. Mais n'avoir aucun voisin de serviette à moins de 150 mètres, personne pour nous entendre hurler de bonheur dans les vagues, c'est très très grisant!




Nous avons ensuite poursuivi notre route vers notre « vision », le Maraehako Bay Retreat, le fameux backpackers sur la plage. Nous avions réservé deux nuits, qui sont devenues trois, auxquelles se sont ajoutées trois autres nuits passées en travail-contre-hébergement. L'endroit est tenu par une famille maorie, dont nous avons du coup partagé le quotidien pendant quelques jours. Coup de bol, le fils ainé était là en vacances pour quelques jours... nous avons donc profité des festins prévus pour l'occasion.
Nous avons travaillé assez dur, 5 heures par jour à faire du ménage (toutes les vitres de l'endroit + brossage en règle de rideaux de douche pour ma part), du jardinage (pour nous deux) et des tâches de mââââle pour François (creuser une tranchée d'évacuation sous la pluie, porter des bûches énoooormes, etc.) Mais nos efforts étaient récompensés à chaque repas par des langoustes, du gibier, un barbecue, etc. C'était excellent. Nous savions déjà que nous avions beaucoup de chance, mais quand nous avons vu le prix de certains de ces produits plus tard dans nos aventures. Il faut dire que la famille chez qui nous étions avait gardé la tradition de s'approvisionner dans la nature.
C'est ainsi que nous avons accompagné Pihi, le propriétaire des lieux, relever ses casiers à crayfish (assez proche de la langouste, ça se vend à prix d'or dans les stations balnéaires) et qu'il nous a emmené pêcher le paua avec masques et tuba. La paua, c'est un peu le (gros) coquillage iconique de la Nouvelle Zélande. Sa coquille irisée décore beaucoup d'objets et de souvenirs. Et les Maoris raffolent de sa viande (oui, on peut dire viande, vu que ça fait la taille d'un petit steak haché) qui demande une préparation experte à laquelle nous avons pu participer sur les rochers de la petite crique où nous vivions. En tout cas, nous avons beaucoup aimé, mais nos expériences plus récentes avec le paua nous ont confirmé que la préparation doit vraiment être réussie... Nous avons aussi eu droit, au coin du feu (rien de tel pour admirer les nuits étoilées) aux nombreux récits de chasse du plus jeune fils qui chasse le cochon sauvage sans arme à feu. Pensez-vous, un couteau et des chiens, ça suffit!


En un mot, notre séjour dans cette famille a été un sacré coup de bol et une sacrée découverte de la vie rurale, du sens de la famille et de l'hospitalité des Maoris... et des spécialités locales!

Julia

vendredi 18 février 2011

Les Seigneurs des Randos

Comme les lecteurs assidus que vous êtes l'ont sans doute remarqué, les post sur « la tête au Sud » ont pris quelque retard. Pour essayer d'être plus dans le moment et pour tenter de faire passer l'enthousiasme et les émotions que nous ressentons, je vais expérimenter un peu et alterner posts actuels et posts sur de périodes un peu plus anciennes mais qui valent le coup.

Donc, au menu aujourd'hui, pas de surgelé mais un plat tout frais, notre passage à Taupo. Taupo est une petite ville sur les bords du lac Taupo, ben oui, c'est redondant mais c'est ainsi. Si vous regardez une carte de la Nouvelle Zélande, vous verrez un très gros lac au milieu de l'île du Nord: c'est là. En fait, c'est un cratère rempli d'eau crystaline qui a été créé par une méga-éruption que même les Chinois et les Romains avaient remarquée à l'époque!
Bref, nous sommes resté 3 nuits à Taupo. Le gros objectif était de marcher le Tongariro Corssing, randonnée d'une journée très populaire qui permet d'observer toutes sortes de paysages volcaniques avant de terminer dans une plaisante forêt traversée d'un ruisseau. Accessoirement, elle fait 18 km, 700m de dénivelé positif et 1100m de dénivelé négatif. Ce n'est donc pas à proprement parler du gâteau, surtout pour les peureuses de la descente comme moi. La veille, pour préparer nos petits corps mous (enfin, pas si mous depuis que nous avons travaillé 3 jours au bord de la mer, mais ce récit sera pour une autre fois) nous avons fait une rando d'environ deux heures vers Huka Falls, des chutes d'eau turquoise au débit très impressionnant.

L'autre difficulté du Tongariro Crossing, c'est qu'il ne s'agit pas d'une boucle et qu'il faut donc prévoir un moyen de transport, au minimum entre les parkings de chaque extrémité. On a donc raqué comme les gros touristes que nous sommes pour prendre une navette à 6h20 du matin et faire la randonnée avec tout plein de co-touristes. Mais c'était quand même très très chouette. Nous avons marché sur la crête de cratères, vu des roches de toutes les couleurs, des étendues d'eau turquoise, des fumées volcaniques. Nous avons cassé la croute au milieu des « hot spots », sources de chaleur naturelles au sol. Et, le plus important pour tous les geeks qui sommeillent parmi vous, c'est que l'un des trois volcans actifs le long desquels nous avons marché n'est autre que Mount Doom du « Seigneur des Anneaux » (ou Mount Ngauruho dans la vraie vie). On a bien rigolé en faisant semblant d'être Frodon et Sam Sagace portant le poids de l'anneau, surtout dans les grosses montées difficiles! On a quand même vu arriver la fin avec bonheur, on a de belles courbatures, et les chevilles bien gonflées par huit heures de chaussures de marche en ce qui me concerne.



On a terminé notre séjour à Taupo sur une note beaucoup plus reposante avec une petite croisière à bord d'un voilier ce matin. Nous sommes allés jusqu'à une série d'oeuvres maories contemporaines gravées dans la dans le roche, où nous avons même fait un petit plongeon dans l'eau remarquablement tempérée (20 degrés, pour un lac grand comme ça et un peu en altitude, ça va!)


Nous terminons notre journée à Te Kuiti, 5000 habitants, capitale mondiale de la tonte de mouton (si,si, ça existe!). Notre backpackers est perdu dans les collines qui entourent la ville: le proprio est aussi fermier et nous avons rencontré un autre client, Nick, qui est bucheron. Ca c'était pour vous mettre dans l'ambiance rustique dans laquelle nous sommes. Et pour le coté plus touristique, nous avons diné en admirant un splendide coucher du soleil sur la ville et ses collines. Demain, en route pour New Plymouth, ville en bord de mer et au pied du Mont Taranaki qui parait-il ressemble fort au Mont Fuji...

Julia